Anne Lauvergeon, ex-PDG d’Areva : « J’adore faire avancer les choses et construire, je suis heureuse de faire ce que je fais »

Rédigé le 08/11/2022


Cette semaine, dans Secrets de dirigeants, nous vous proposons une rencontre avec Anne Lauvergeon, la première femme à avoir dirigé une grande entreprise française.

Anne Lauvergeon, surnommée « Atomic Anne » à la grande époque d’Areva

Anne Lauvergeon a souvent été la première, parfois en termes de résultats, mais surtout en étant une pionnière : première jeune femme secrétaire générale adjointe de l’Elysée et première femme à la tête d’une grande entreprise française. Elle a souvent été classée parmi les femmes les plus puissantes ou les plus influentes au monde, au même titre qu’un chef d’Etat. « Atomic Anne » – comme l’avait surnommée un magazine américain à la grande époque d’Areva – est capable, par la seule énergie qu’elle dégage, de réussir ce qui est impossible, mais c’est surtout une grande résiliente.

Dans ce podcast, Anne Lauvergeon revient sur tout : sur le sentiment d’imposture qu’elle a ressenti tout au long de sa carrière, ses échanges avec François Mitterrand sur la mort et la façon dont elle l’a accompagné, mais aussi la manière dont elle a été décriée et le traitement si particulier qu’elle a reçus au moment de son départ d’Areva. Et l’on comprend qu’il n’est pas toujours bon d’être distinguée et médiatique. Elle nous parle aussi de son rapport aux vêtements. Elle est aujourd’hui à la tête d’ALP, une structure de conseil et d’investissement, tellement discrète qu’elle n’apparaît nulle part.

Les phrases-clés d’Anne Lauvergeon

Sur sa période à l’Elysée avec François Mitterrand : « Je n’ai jamais vécu ce que j’avais fait avant ou ce que j’ai fait après comme « moins bien ». J’ai toujours vécu cela comme quelque chose de différent, avec le sentiment aigu que de toutes façons, on n’est que locataire. J’ai toujours pensé que j’avais une chance extraordinaire et que cela méritait l’humilité, aucun orgueil ni aucune revendication de possession ».

Sur sa nomination à la tête de la Cogema (ancêtre d’Areva) : « On me met là parce que c’est l’entreprise la plus détestée de France. C’est pour cela qu’on appelle une femme ! »